(article écrit pour le site Passion Basket: http://passionbasket.free.fr)
David West est all-star pour la seconde année consécutive. Sa sélection est accompagnée, de nouveau, de multiples railleries et critiques. Mais le fait est que West demeure, avec Chris Paul, le leader des New Orleans Hornets. Un leader certes moins charismatique et « sexy » que CP3, mais un leader malgré tout. Il est le meilleur scoreur pur de cette équipe, et porte l’équipe dans les moments difficiles, grâce à une agressivité de tous les instants. Parfois même trop agressif, comme en témoigne son expulsion contre Minnesota le mois dernier, suite à une prise de karaté sur Mike Miller.
Un premier contact difficile avec le basket
West n’abandonne jamais. C’est ce qui plait à ses coéquipiers, son coach et ses fans. Il déteste perdre, et donc ne lâche jamais rien, quel que soit le déroulement de la rencontre. Il se comporte ainsi sur le terrain comme en dehors. Son parcours avant la NBA permet d’ailleurs de mieux appréhender ce joueur si méconnu du grand public relativement à ses performances.
Enfant du New Jersey, il a eu une très mauvaise expérience au lycée. Son coach ne lui faisait pas confiance : pas assez rapide, pas assez fort étaient les commentaires qui revenaient le plus souvent. Cela l’a écarté quelques temps des terrains, dégouté qu’il était du basket.
Il ne pouvait cependant pas abandonner aussi facilement. Après que ses parents aient déménagé direction la Caroline du Nord, le coach de l’équipe de son nouveau lycée voit rapidement en lui un futur grand. Grand par le talent bien sûr, car par la taille il l’est déjà, ce qui permet à ce coach de le repérer pour la première fois dans les couloirs du lycée.
Mais voilà, West est orgueilleux, et se remet encore difficilement de sa première expérience ratée. Après un mois passé à essayer de convaincre le gentil géant, le coach permettra enfin à West de retrouver la passion pour le basket-ball.
C’est sans doute LE tournant dans la vie de David West, puisque après avoir intégré l’équipe de basket de Garner High, West s’implique enfin à fond et est recruté par l’université de Xavier. Une université réputée, sans toutefois faire partie du gotha de la NCAA. Elle na pas sorti des superstars, mais a permis de faire connaître des joueurs plus que corrects tels que James Posey, Tyrone Hill, Derek Strong ou encore Aaron Williams.
Xavier a également (surtout ?) permis à West de continuer ses études, afin d’obtenir un diplôme en Communications. Pas vraiment mis en confiance par ses professeurs au lycée, David West trouve en Xavier une université qui croit en lui sur le plan sportif mais également en ses capacités intellectuelles, ce qui semble alors indispensable à son bon équilibre.
De son entrée discrète dans la ligue au All Star Game
Il est drafté en 2003, à la 18ème position. Les scouts ne savent pas trop quoi penser de lui à l’époque, et ce ne sont pas ses deux premières années dans la ligue qui les aideront à mieux connaître ce joueur : durant sa première saison il joue peu, 13 min par match, pour des stats aussi faméliques, bien que ses 4.2 rebonds par match laissent entrevoir quelques belles choses. Il joue un peu plus (18 min) lors de la saison 2004-2005, mais se blesse et au final ne participe qu’à trente matchs.
A ce moment là, difficile de se faire une réelle opinion du jeune joueur : erreur des Hornets de le drafter au premier tour ou potentiel prêt à se dévoiler ? C’est la deuxième option qui se révèle être la bonne, puisque West explose totalement lors de la saison 2005-2006 : 17pts à 51% et 7rbds par match.
Pourquoi un tel réveil ? Tout d’abord, NO a décidé l’année précédente de reconstruire l’équipe. Exit Baron Davis et autres Mashburn, place à la nouvelle génération et à une masse salariale allégée. Ensuite, 2005 voit l’arrivée d’un joueur hors-pair, Chris Paul, bien entendu. West et Paul se voient confier les rênes de l’équipe, et ils s’en sortent plutôt bien lors de leur première saison en tant que leaders de l’équipe.
On découvre alors en West un ailier fort pas très fort, pas très grand, mais ô combien agressif et porté vers l’attaque. Mi-distance, dos au panier, attaque du panier, West montre à tous les experts indécis toute l’étendue de son talent. Il sait à peu près tout faire en attaque, ce qui rend si difficile la tâche à ses défenseurs directs. Ils lui laissent un peu d’espace afin de lui bloquer l’accès à la raquette ? Il les punit à mi-distance. Ils le collent de prêt pour l’empêcher de shooter ? Il se sert de sa grande mobilité pour sa taille et son poste et attaque le panier en cherchant systématiquement à provoquer la faute.
West ou le All-Star inconnu
D’ailleurs, sa personnalité introvertie ne l’empêche pas d’être très agressif sur le parquet, d’être guidé par une détermination de tous les instants, et surtout une confiance en soi que ses premiers entraîneurs peinaient à voir en lui.
Depuis cette saison 2005-2006, David West n’a cessé de progresser. Il réalise la saison dernière un exercice de très haut niveau finissant la saison régulière avec 20.6pts à 49% 8.9rbds et en se démenant en Playoffs malgré l’élimination en demi-finales.
Pour couronner cette progression, il est sélectionné deux fois au All Star Game lors des deux dernières saisons. Une récompense logique, selon moi J, mais que certains fans d’autres équipes ont du mal à accepter. La sélection au ASG qui est sujette le plus aux critiques est celle de cette année. Avec des statistiques en baisse et un bilan collectif moins flamboyant que la saison dernière, effet de surprise disparu oblige, West n’est pas parmi les postulants « officiels » au match des étoiles. Il sera toutefois appelé une seconde fois consécutive, aux dépens de joueurs en forme tels que Kevin Durant ou Al Jefferson. La NBA et ses coachs, qui élisent les remplaçants, privilégient comme d’habitude la combinaison performances individuelles-bilan collectif. Mais peut-on réellement regretter de voir deux all-stars coté Hornets ?
Depuis quelques semaines, West semble être définitivement sorti du faux rythme dans lequel il était depuis le début de la saison. En février, West tourne à 21pts 10rbds et semble être parti sur les mêmes bases pour le mois de mars. Une excellente nouvelle pour les Hornets qui peuvent envisager un gros run pour terminer avec l’avantage du terrain au premier tour des Playoffs, mais avant tout se sortir de ce ventre mou de la conférence ouest et ainsi assurer la qualification.
De belles choses en perspective donc, car à 28 ans West n’est pas loin de son meilleur niveau, en gardant à l’esprit qu’il a explosé relativement tard et donc qu’il possède encore une certaine marge de progression.
Mais attention ! David West restera David West… Le même qui lit des livres sur l’histoire afro-américaine dans le bus de l’équipe, qui s’est marié avec son amour de lycée et qui a demandé récemment ä un prof de la fac de Tulane une liste de lectures sur la mythologie grecque (source espn)… Un homme posé, discret et humble, mais qui ne perd jamais de vue ses objectifs : gagner et progresser, encore et toujours.
vendredi 17 avril 2009
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